3.11.09

L'ogre de la couronne



De Stéphane Tamaillo et Célina Crochemore / Les 400 Coups, 2009



Pierrot, Goupil et le Verveur roulent leur bosse dans les rues de Paris, à l’aube du XXe siècle. Enfants de la Zone, orphelins, ils vivent de rapines et de petites arnaques. Souvent ils se retrouvent chez Gudule, l’Auvergnat du coin de la rue de Lappe. Une nuit, après avoir abusé de l’eau d’aff et des danses avec le Chauffeur, la jeune Victorine est enlevée. Puis c’est au tour d’Huguette, dans les mêmes circonstances. Feuillade, le policier, soupçonne le Chauffeur, connu pour son sombre passé. De son côté, Pierrot craint pour Blandine, une belle lavandière dont il est secrètement épris. Pour la protéger, il mène sa petite enquête sur celui qu’on surnomme « L’Ogre de la Couronne ». Stéphane Tamaillon nous entraîne dans le Paris de 1900. Celui de l’Exposition Universelle, des cafés remplis d’ouvriers, de la Zone et des enfants des rues. L’auteur réussit à peindre un portait vivant et réaliste de cette capitale en ébullition, notamment grâce aux descriptions : « Il y avait davantage de cafés-charbons dans cette rue que de fenêtres à une maison bourgeoise. », à des dialogues et à un vocabulaire regorgeant d’argot titi parisien gouailleur. Les personnages, s’ils manquent peut-être d’épaisseur psychologique, remplissent chacun un rôle déterminant dans l’intrigue. Par un astucieux jeu de points de vue, le narrateur omniscient nous fait parfois partager les idées du tueur. Cela permet parfois au lecteur d’avoir une longueur d’avance sur les personnages. De même, lorsque les victimes sont enlevées, elles reconnaissent leur agresseur, mais le lecteur n’est pas mis dans la confidence. Une belle immersion dans le Paris 1900, un style original, mais une intrigue policière un peu légère.

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